Les chaumes du Verniller

Sentier de la découverte

des Chaumes du Verniller

sur la commune de La Chapelle-Saint-Ursin
PRÉSENTATION

L’itinéraire permet de faire découvrir un site naturel de Champagne berrichonne, sa flore remarquable, ses oiseaux, ses reptiles et ses mammifères.

Depuis 1830, le site est connu des botanistes et de leurs représentants les plus éminents. Citons, M. BOREAU, M. LEGRAND, et plus récemment M.PRUDHOMME, M. AYMONIN, M. BRAQUE, M. LOISEAU, M. MAUBERT…

Un sol très peu profond sur une roche calcaire dure et compacte a permis le maintien ou l’arrivée depuis 10 000 ans de plantes rares, même très rares en France ; la plupart sont d’affinités méditerranéo-montagnardes, tandis que d’autres sont atlantiques ou continentales. Les spécialistes y trouvent des associations végétales endémiques, c’est-à-dire n’existant nulle part ailleurs qu’en Berry.

Ce type de végétation, connu localement sous le nom de « chaumes », est appelé pelouse sèche calcicole :

  • Pelouse : formation végétale où poussent des plantes de faible hauteur…
  • Sèche calcicole : sur un sol mince et calcaire, donc très perméable.

Ces caractéristiques énoncées très brièvement expliquent que le site est reconnu d’intérêt national, voire même européen par les scientifiques.

Conseils pratiques

  • Utilisez le sentier et évitez de le quitter, car vous pourriez piétiner des plantes fragiles, et surtout vous pourriez approcher d’anciens puits et mines. Certains sont entourés d’une clôture, ils ont une profondeur de 15 à 20 mètres, d’autres ont été comblés depuis très longtemps et peuvent s’effondrer sous l’action des eaux de pluie ou sous votre propre poids.
  • Évitez le bruit et les grands gestes si vous voulez apercevoir des animaux sans les déranger.
  • Contentez-vous de toucher avec les yeux, plantes (protégées par la loi), animaux et rochers.
  • Pour avoir un souvenir de votre visite, préférez la photographie ou demandez à l’association PRO.PA.CHAPE son lot de 12 cartes postales.

Vous maintiendrez ainsi la diversité biologique du site.
Comment emprunter le sentier nature et utiliser la plaquette guide délivrée en mairie ?
Le terrain est propriété de la commune de La Chapelle-Saint-Ursin et doit être aussi respecté à ce titre.
Nous vous proposons un itinéraire de 2 km réalisable en 1 à 2h suivant le temps dont vous disposez.
Stationnez auprès du site à environ 2 km de la place de l’église de La Chapelle-Saint-Ursin (voir plan d’accès).

Caractéristiques du sentier nature :

  • Terrain plat, pas de passage humide ou difficile
  • 6 stations décrites dans le guide, matérialisées par des bornes numérotées de 1 à 6
  • Époque de floraison : mi-avril à mi-juillet.
  • Période à éviter (chasse) du 1er septembre à fin février

À l’entrée de cette zone naturelle, avant de vous engager, prenez note des consignes à respecter.

Description :

Un large chemin traverse un petit bois pour déboucher 200 m plus loin sur un paysage ouvert d’où émergent quelques arbustes, surtout des genévriers.

Station 1 : Ce paysage caractéristique des pelouses sèches calcicoles est en régression partout en France. La plante prédominante est le Brome dressé, graminée qui constitue le fond de la végétation.

Les floraisons multicolores s’étalent tout au long du chemin.

En avril - mai

Puis en juin sur toute la partie gauche s’épanouissent de nombreuses orchidées dont :
Le genévrier est le seul arbuste qui arrive à s’implanter et à résister dans les sols les plus pauvres et les plus arides depuis le niveau de la mer jusqu’à 3 500 m d’altitude ; c’est une plante dioïque (il y a des genévriers mâles et de genévriers femelles). C’est aussi le seul conifère spontané que l’on trouve en Berry.

Vous pouvez admirer l’épine-vinette à petites feuilles ovales et aux épines peu nombreuses et la viorne lantane aux larges feuilles ovales à dessous clair.

Station 2 : vous noterez la présence de chênes isolés qui sont souvent des chênes pubescents : (voir photo 1)

Espèce méditerranéenne adaptée aux sols secs et chauds, reconnaissables à ses jeunes rameaux et aux feuilles velues ou pubescentes.

Les plantes sont les mêmes que celles qui sont présentes à la station 1 cependant, 4 nouvelles espèces d’orchidées s’offrent à votre regard telles que (voir photos)

Modeste par leur taille, elles sont parmi les plus belles fleurs d’Europe. Leur nom provient des subtiles ressemblances avec les insectes pollinisateurs dont ces espèces ont besoin pour se reproduire ; leurs fleurs imitent l’aspect, les colorations, la texture ou même le parfum des insectes femelles. Ainsi, appelés à se poser sur les fleurs des ophrys, les mâles transporteront involontairement de l’une à l’autre des pollinies (sacs de pollen) utiles à leur fécondation.

Vous observerez l’entrée d’un ancien puits de mine près de la borne n° 2.

De 1836 à 1886, le site a fait l’objet d’une intense extraction de minerai de fer. Il y eut 104 puits dont la plupart sont comblés. D’une profondeur de 7 à 20 mètres, ils donnaient accès aux poches d’extraction.
Sur le chemin, là où la terre est nue, vous remarquerez de petites billes brunes, il s’agit de pisolithes d’oxyde de fer.

Le minerai

Quelques chiffres sur la production :

  • Plus de 40 000 tonnes par an entre La Chapelle-Saint-Ursin et Villeneuve-sur-Cher.
  • 450 000 tonnes en 1860 (année record) pour l’ensemble des mines du département du Cher.
  • 10 millions de tonnes au cours du XIXe siècle (fin des extractions en 1908).

À La Chapelle-Saint-Ursin, le minerai était amené par wagons tirés par des chevaux sur une voie construite à cet effet.

Vous noterez la roche calcaire compacte appelée lacustre. C’est elle qui était prélevée dans la carrière comblée au départ du circuit, pour un usage de pierre à bâtir.

En regardant vers l’Est, à 200 m passe la voie romaine reliant Avaricum à Argentomagus. Durant les cinq siècles de paix romaine, elle a connu une activité intense. Aujourd’hui elle est devenue un chemin tranquille.

Station 3 : La végétation est rase par endroits, aux abords du sentier. Sur ces zones, la terre et parfois la roche sont à nu. C’est là que vous pourrez observer les fleurs les plus remarquables

Stipe penné plus connue sous le nom de Pelvet
Cette graminée est très rare en France. Son aire de répartition principale se situe dans les basses montagnes de l’Est méditerranéen. Pour les anciens habitants de La Chapelle-Saint-Ursin, c’est la plante-symbole du site, qui fait partie de la mémoire collective de la commune. Elle est protégée par la loi depuis mai 1993, car le nombre de pieds n’a cessé de diminuer depuis 1970.

À nous de veiller à sa conservation.

En juin-juillet

  • Aster lynosiris, jaune
  • Inule des montagnes
  • Brunelle à grandes fleurs

En août-septembre

  • Hysope, bleu dont les feuilles sont très odorantes.

En continuant sur votre gauche, une légère dénivellation vous permet de contourner ce gros bosquet parsemé de quelques beaux chênes, et de contempler à partir du mois d’avril les plantes énumérées ci-dessous :

  • Anémone pulsatile / Sabline des chaumes / Orchis pourpre / Armoise camphrée

Quelques mètres plus loin, vous quitterez ce chemin pour vous engager, sur votre gauche, sur un petit sentier tracé exclusivement pour votre plaisir. Prenez bien soin de ne pas marcher sur ces surprenantes fleurs.

Station 4 : au-dessus de vous passe une ligne électrique à très haute tension, ce qui explique les travaux d’élagage et d’abattage des arbres et arbustes effectués dans cette zone.

Quantité d’espèces, présentes sur le site, le sont à cette station. Outre les fleurs déjà présentées, nous trouvons :

  • Orchis militaire
  • Orchis brûlé
  • Rosier pimprenelle
  • Euphorbe petit cyprès
  • Sedum blanc

Station 5 : Elle est représentative de la nécessité de gestion d’un site naturel. Les buissons de prunelliers témoignent d’un sol un peu plus épais et riche où cet arbuste commun arrive à s’implanter.

Malgré le « charme » de ses fleurs et de ses fruits, c’est l’arbuste indésirable dans cet endroit, car, en colonisant le terrain, il élimine les plantes précieuses. Une fauche des grandes herbes ou un pâturage éviterait à l’avenir l’expansion de ces arbustes.

Puis le sentier passe dans une zone boisée et s’élargit.

Station 6 : on trouve là les arbres et arbustes caractéristiques des bois de Champagne berrichonne :

  • Chêne pubescent
  • Cornouiller sanguin aux feuilles ovales et aux extrémités rougeâtres.
  • Noisetier
  • Épine-vinette
  • Viorne lantane
  • Troène
  • Cerisier de Sainte-Lucie

Le chemin arrive à une fourche. Continuez tout droit, vous êtes en vue de la station n°1 et de la fin du parcours.

LES ANIMMAUX

À OBSERVER

Les lapins de garenne sont nombreux, et vous pouvez en apercevoir le jour. Chevreuils et sangliers sont de passage sur les chaumes, tandis que le plus gros mammifère vivant régulièrement sur le site est le blaireau, mais il est de mœurs nocturnes.

Le renard est aussi présent, de même que l’écureuil.

  • Le lézard vert

Le lézard vert s’enfuit du sentier à notre approche, alors que le lézard des souches, beaucoup moins connu et plus rare est présent également.

La taille moyenne (moins de 10 cm) du lézard des souches, son tronc trapu et court, ses pattes courtes, sa tête courte et épaisse, sa queue cylindrique à peine plus longue que le corps lui donnent un aspect corpulent et des allures maladroites. Ce critère suffit à le distinguer de son cousin le lézard vert.

Plusieurs espèces d’escargots se remarquent dont le célèbre « Bourgogne ».
Les petits animaux les plus beaux à observer, avec un peu de patience, sont les papillons. Citons : les Argus bleus (petit bleu), le Demi-deuil, le Flambé, le Tabac d’Espagne, le Gazé, etc.

Ce type de milieu naturel est en effet très favorable aux lépidoptères.

  • La petite tortue
  • Le Flambé
  • La Zygène
  • Le Machaon
  • L’Argus
  • Le Grand nègre des bois
  • L’Azuré du serpolet

LES OISEAUX

À côté d’espèces communes, de passage ou nicheuses sur les chaumes, d’autres, plus rares, mais aussi typiques des pelouses calcaires et buissons, pourront éventuellement être observées. Cette restriction est due au fait que l’extrême mobilité est le grand caractère des oiseaux.

  • La Pie grièche écorcheur
  • L’Alouette des champs
  • Le Traquet pâtre
  • La Fauvette des jardins
  • Le Traquet motteux
  • La Bergeronnette grise
    Nous pouvons aussi rencontrer :

  • La Locustelle — Le Cochevis huppé
  • La Fauvette babillarde — L’accenteur mouchet
  • Le Pouillot de Bonelli — Le Rossignol philomèle
  • L’Alouette lulu — L’Hypolaïs polyglotte
  • Le Pipit rousseline — Le Pipit des arbres

Ou l’une de ces espèces nocturnes :

  • Le hibou moyen duc
  • La chouette hulotte

Si vous êtes chanceux ou très attentif, peut-être pourrez-vous voir une petite curiosité chapelloise ; en effet un petit crapaud de 3,5 cm de longueur, n’a été vu, jusqu’à ce jour, que dans deux sites du département du Cher. Peut-être est-ce dû à sa petite taille.

Le Pélodyte ponctué est un petit amphibien au museau arrondi et au corps parsemé de petites taches vertes d’où son nom. Son allure svelte et la finesse de ses pattes le rapprochent des grenouilles. Néanmoins, ses doigts ne sont pas palmés, sa peau est verruqueuse et la pupille de ses yeux est verticale.

PRO.PA.CHAPE

PROtection du PAtrimoine CHAPEllois.
Cette association créée en 2002 a pour but la découverte, la mise en valeur du patrimoine de la commune de La Chapelle-Saint-Ursin, tant dans les secteurs de la nature, de l’histoire (vigne, mines, folklore…).
Siège social Mairie de La Chapelle-Saint-Ursin

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